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Renforcement de la lutte contre la violence sexiste dans les pays PALOP et au Timor-Leste : le parcours de l’ACVBG

Dans le cadre d’une initiative importante visant à promouvoir l’égalité de genre et à protéger les droits des femmes, le programme Pro PALOP-TL, phase III, a lancé une initiative conjointe visant à évaluer et à renforcer les politiques publiques de lutte contre la violence sexiste. L’audit coordonné sur la violence basée sur le genre (ACVBG) représente une étape importante dans la coopération régionale, utilisant les outils de l’audit public pour favoriser un changement systémique. 

Dirigée par le programme Pro PALOP-TL et codirigée par la GIZ, cette initiative novatrice rassemble des compétences et des ressources communes afin de faire progresser les audits de performance coordonnés. Le programme Pro PALOP-TL et la GIZ financent conjointement des services de conseil spécialisés, tandis que l’équipe chargée des questions de genre du PNUD met l’accent sur l’égalité de genre et la violence sexiste. 

L’ACVBG est une initiative pionnière visant à évaluer l’efficacité des politiques gouvernementales destinées à prévenir et à lutter contre la violence à l’égard des femmes. Grâce à cet audit coordonné, les pays participants – Angola, Cap-Vert, Guinée-Bissau, Mozambique, Sao Tomé-et-Principe et Timor-Leste – travaillent ensemble pour évaluer si les programmes publics actuels ont un impact réel et protègent les personnes les plus exposées. 

Les audits publics sont un mécanisme puissant mais souvent sous-utilisé pour promouvoir la transparence, la responsabilité et une meilleure allocation des ressources. Dans le contexte de la violence sexiste, l’audit permet aux gouvernements et aux institutions de comprendre les lacunes des politiques, d’identifier les meilleures pratiques et de garantir que la voix des femmes est entendue dans le processus décisionnel. Plus qu’un simple outil de responsabilisation, cet audit a le pouvoir de susciter de réels changements, servant à la fois de catalyseur pour la réforme des politiques et de modèle pour la conception de stratégies plus intelligentes et plus efficaces pour mettre fin à la violence sexiste. 

L’ACVBG a été lancé en décembre 2024 lors d’un événement organisé à Praia, au Cap-Vert, qui a réuni les principales parties prenantes : des dirigeants gouvernementaux, des représentants des institutions supérieures de contrôle des finances publiques (ISC), des organisations de la société civile, des experts en matière de genre et des partenaires internationaux. L’événement comprenait des tables rondes thématiques sur les droits des femmes, l’impact de la violence, la budgétisation sensible au genre et les réformes institutionnelles nécessaires pour renforcer l’égalité au sein des organismes de contrôle public eux-mêmes. 

Les responsables des ISC membres de l’OISC-CPLP, Pro PALOP TL, CTA et le responsable du programme GIZ Mozambique, à Praia, Cap-Vert – décembre 2024 

Après le lancement, des équipes des six pays ont participé à une semaine de formation intensive combinant méthodologie d’audit et approfondissement des questions de genre. Sous la direction de l’équipe genre du PNUD, la formation a fourni des outils techniques pour évaluer les politiques publiques tout en renforçant la compréhension des dynamiques de genre, de l’intersectionnalité et des cadres juridiques relatifs à la violence à l’égard des femmes. La combinaison de théorie, d’études de cas et d’exercices pratiques a permis aux équipes d’acquérir les compétences nécessaires pour réaliser des audits de genre de haute qualité.  

Inspiré du modèle OLACEFS, qui a fait ses preuves en Amérique latine, l’ACVBG suit une méthodologie commune qui permet une analyse comparative entre les pays, encourage l’apprentissage entre pairs et aboutit à des recommandations plus solides. Cette approche coordonnée renforce non seulement les capacités d’audit régionales, mais contribue également directement à l’agenda mondial, notamment à l’objectif de développement durable n° 5, qui vise à atteindre l’égalité de genre et l’autonomisation de toutes les femmes et filles.  

Il est important de noter que l’initiative d’audit ne s’arrête pas à la collecte de données. Elle devrait aboutir à la publication de rapports nationaux détaillés mettant en évidence les faiblesses et les bonnes pratiques dans les réponses publiques à la violence sexiste. Ces rapports serviront d’outils de plaidoyer essentiels pour la société civile, les médias et les décideurs politiques, afin de promouvoir des réformes et l’amélioration des services qui protègent mieux les femmes et les filles.  

Les participants réunis lors du lancement officiel de l’audit coordonné sur la violence sexiste (ACVBG) à Praia, au Cap-Vert, en décembre 2024  

L’ACVBG illustre comment la collaboration, l’innovation et un engagement commun en faveur de la justice peuvent conduire à des changements transformateurs. Avec le soutien du programme Pro PALOP-TL (phase III) et la contribution stratégique de l’équipe genre du PNUD, cette initiative contribue à mettre en place des institutions plus solides et des politiques publiques plus inclusives. 

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