Le 17 novembre dernier, le ministère de la justice et des droits de l’homme de la province de Buenos Aires a reçu des mains du représentant résident du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) en Argentine, Claudio Tomasi, la médaille d’or du sceau du PNUD pour l’égalité entre les hommes et les femmes dans les institutions publiques, pour avoir obtenu un score de 88 sur 100, répondant ainsi à 35 des 40 critères de la norme du sceau. Le ministère est ainsi la première institution en Argentine et le deuxième ministère de la justice au niveau mondial à obtenir cette reconnaissance, pour son engagement et ses résultats dans la mise en place d’instruments de politiques et de pratiques pénitentiaires visant à faire progresser l’égalité des sexes et la réalisation des objectifs de développement durable.
C’est également l’institution, parmi toutes celles qui ont été récompensées jusqu’à présent, qui a obtenu cette reconnaissance de la manière la plus rapide possible, en raison du travail qu’elle avait déjà réalisé avant d’adhérer au programme du Sceau. Ce résultat est d’autant plus pertinent qu’il s’agit d’une institution qui couvre un territoire de 307 571 km2, soit près de deux fois la superficie de la République orientale de l’Uruguay, et qui a dans sa sphère de compétence, entre autres institutions, le Service pénitentiaire de Buenos Aires, qui compte 58 unités pénitentiaires abritant un total d’environ 54 000 détenus.
Lors de l’événement, qui s’est déroulé à l’école des cadets du service pénitentiaire de Buenos Aires, Julio Alak, ministre et maire récemment élu de La Plata, a souligné que la médaille du Sceau d’or “est un accomplissement de notre service, qui l’ennoblit et réaffirme les principes que nous avons définis depuis le début : l’honnêteté morale, le travail d’équipe, parce que nous sommes tous des pairs, le respect des autres et l’efficacité, qui est ce que la communauté exige de nous”. Ces résultats ont été possibles grâce à la collaboration entre le ministère de la justice et les équipes du PNUD Argentine chargées de l’égalité des sexes et de la gouvernance démocratique, ainsi que l’équipe régionale et mondiale du Sceau.
Dans le cas du ministère de la justice et des droits de l’homme en Argentine, le leadership du ministre et des équipes de gestion a sans aucun doute été un facteur clé dans les résultats obtenus. De même, la mise en œuvre d’une commission consultative permanente sur les politiques de genre et de diversité, composée de représentants de tous les domaines du ministère, a permis de promouvoir, de contrôler et d’articuler les politiques de genre et de diversité menées dans le cadre du portefeuille du ministère de manière transversale et interdisciplinaire. En outre, le ministère a déployé un ensemble large et articulé de ressources institutionnelles pour garantir l’intégration de la dimension de genre dans l’ensemble du cycle des politiques publiques et, en même temps, assurer sa durabilité : ressources humaines dotées de compétences en matière de genre ; architecture de genre ; intégration de la perspective de genre dans la planification stratégique et la budgétisation institutionnelle, ainsi que dans le suivi et la responsabilisation.
Les principaux résultats sont les suivants :
La gouvernance des politiques publiques du ministère a été élargie en engageant systématiquement la participation de la société civile organisée, des communautés, des centres universitaires et de recherche, des ONG, qui sont impliqués dans les différents processus de mise en œuvre des programmes et des initiatives et qui profitent des canaux d’écoute mis en place par le ministère.
L’inversion totale de la tendance à la masculinisation de la carrière pénitentiaire (officiers/sous-officiers), où 70 % des candidatures de femmes ont été présentées, ce qui dépasse largement le quota de 30 % établi par les administrations précédentes. En outre, des progrès très importants ont été réalisés dans l’amélioration de l’environnement grâce à diverses mesures, dont plusieurs contribuent à la conciliation travail/personne et à la responsabilité coparentale, ainsi qu’à des mécanismes de prévention et d’intervention en cas de discrimination et de violence fondée sur le sexe sur le lieu de travail.
Une autre réalisation importante a été la modification du règlement d’admission de l’administration pénitentiaire afin d’éliminer les préjugés indirects qui limitaient l’accès des femmes à la carrière pénitentiaire, ce qui a entraîné une augmentation du nombre de femmes entrant à l’école des cadets de l’administration pénitentiaire, qui a déterminé que d’ici 2023, la parité hommes-femmes serait atteinte en ce qui concerne le nombre de diplômés. De même, en accord avec l’Université nationale de La Plata, la Faculté des sciences juridiques et sociales a lancé la licence en gestion pénitentiaire, dont le programme intègre le thème “Perspective de genre et de diversité”, dans le cadre de la formation générale.En ce qui concerne la population carcérale, il convient de souligner la réduction de 20 % de la récidive des hommes poursuivis pour violence à caractère sexiste grâce aux dispositifs de masculinisation des agresseurs accompagnés par le Patronato de Liberados Bonaerense (qui n’incluent pas les fémicides ni les hommes condamnés pour tentative de fémicide). De même, l’application de la mesure d’assignation à résidence pour les mères d’enfants de moins de 5 ans a été portée à 50 %, une mesure essentielle pour renforcer le lien des mères avec leurs enfants et leurs familles. De même, la participation des femmes privées de liberté aux études universitaires a augmenté de 70% au cours des 4 dernières années.
