La conférence 2023 sur l’ODD 16 s’est tenue à Rome du 30 mai au 1er juin sous le titre “L’ODD 16 : Boussole pour faire face aux crises multiples”. Organisée par le Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies (DAES), l’Organisation internationale de droit du développement (OIDD) et le Ministère Italien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, la conférence a rassemblé des représentants de gouvernements, d’organisations internationales, de la société civile et du monde universitaire afin d’identifier des solutions pour accélérer les progrès vers l’ODD 16 et tirer parti de son effet levier sur l’Agenda 2030, en mettant l’accent sur les défis croissants que représentent les conflits mondiaux et la diminution de la confiance dans les institutions publiques.
La confiance dans les institutions publiques est au cœur de l’ODD 16, qui souligne la nécessité de disposer d’institutions efficaces, responsables et inclusives qui répondent aux besoins de tous les citoyens. Les institutions publiques doivent vivre et respirer selon les principes de la gouvernance inclusive pour gagner la confiance qui leur permet de mettre en œuvre des politiques efficaces, de renforcer le contrat social et de défendre les principes de la démocratie.
L’érosion de la confiance dans les institutions publiques est une grave préoccupation dans le sillage de la pandémie de Covid-19 et d’autres crises multiples qui nécessitent des politiques publiques efficaces et cohérentes dans le cadre d’une approche globale. En outre, l’érosion de la confiance dans les institutions publiques peut être le symptôme d’une rupture des liens entre les citoyens et leurs gouvernements, voire la manifestation d’un recul démocratique. En effet, on estime que seulement trois personnes sur dix vivent dans des systèmes démocratiques aujourd’hui, contre cinq sur dix en 2010.
Le rétablissement de la confiance dans la gouvernance et les institutions publiques est essentiel et nécessite du temps, l’engagement et des efforts sincères pour répondre aux préoccupations et aux aspirations de la population.
Mots d’ouverture Mme Jan Beagle, directrice générale de l’OID
L’égalité de genre et l’ODD 16 sont liés de multiples façons
L’égalité entre les femmes et les hommes est la marque d’une gouvernance inclusive. Les institutions publiques qui adoptent l’égalité des sexes comme principe fondamental dans toutes leurs fonctions et cherchent activement à éliminer les disparités entre les sexes contribuent à l’autonomisation des femmes et des filles, ce qui est essentiel pour des sociétés justes. En outre, les institutions qui tiennent compte de la dimension de genre sont plus représentatives, plus transparentes et plus réactives aux besoins de leurs divers mandants et soutiennent la participation active des femmes aux processus de prise de décision et aux choix politiques, ce qui permet d’instaurer la confiance et le consensus pour délivrer des politiques publiques efficaces.
Le Sceau comme accélérateur des ODDs
Au cours d’une session parallèle intitulée “Promouvoir l’égalité de genre, l’inclusion et la participation” pendant le deuxième jour de la conférence sur l’ODD 16, Ana Landa Ugarte, directrice du Sceau de l’égalité de genre du PNUD pour les institutions publiques, a présenté le Sceau comme un outil éprouvé pour aider à renforcer les capacités et reconnaître les institutions publiques qui réalisent des progrès significatifs vers l’ODD 16 (et l’ODD 5). Ana a également fait part des leçons tirées des décennies de travail du PNUD pour soutenir les institutions publiques dans le monde entier pour des politiques publiques efficaces et sensibles au genre.
Cette expérience nous a appris que l’accélération de l’intégration du genre de manière efficace nécessite d’aller au-delà du simple renforcement des capacités et des outils de manière traditionnelle.
Ana Landa Ugarte, responsable du Sceau de l’égalité de sexes pour les institutions publiques du PNUD
Un changement en faveur de la prise en compte de la dimension de genre nécessite des outils qui stimulent et renforcent la volonté politique, les compétences techniques et contribuent à transformer la culture organisationnelle. Les institutions publiques ont également besoin d’outils et de mécanismes qui les aident à briser les cloisonnements institutionnels et à institutionnaliser l’engagement efficace des OSC dans le développement de politiques et services publics. Les institutions qui s’engagent réellement et obtiennent des résultats transformateurs en matière de lutte contre les disparités entre les hommes et les femmes doivent également jouir d’une bonne réputation aux niveaux national, régional et mondial. Le Sceau a été conçu pour répondre à ces besoins.
Le Sceau soutient les institutions à intégrer l’égalité entre les femmes et les hommes dans leurs politiques, leurs pratiques et leurs opérations et ainsi à démontrer leur engagement à promouvoir l’égalité de genre et à établir un environnement favorable pour l’autonomisation des femmes. Cela soutient directement les objectifs de l’ODD 5 (égalité des sexes) et de l’ODD 16 (paix, justice et institutions fortes) et renforce les liens entre les deux.
Dans ses mots de clôture, la directrice générale de l’OIDD a appelé la communauté mondiale à exploiter le pouvoir transformateur de l’ODD 16 pour améliorer les conditions de vie partout dans le monde. Cela nécessite une action collective et des efforts pour promouvoir les principes de la gouvernance inclusive afin de créer des solutions pour l’ensemble de la société. En outre, elle a souligné la nécessité de soutenir les groupes vulnérables partout dans le monde et d’autonomiser les femmes et les filles, notamment en supprimant les obstacles juridiques, économiques et sociaux qui les empêchent de participer à la vie publique sur un pied d’égalité.
Le Sceau de l’égalité entre les femmes et les hommes pour les institutions publiques
Le Sceau s’applique à cinq domaines interconnectés de la performance institutionnelle pour faire progresser l’égalité entre les femmes et les hommes, à savoir (i) la planification et la gestion, (ii) l’architecture et les capacités en matière d’égalité, (iii) l’environnement de travail favorable, (iv) la participation, les partenariats et la responsabilité, et (v) les résultats et l’impact des politiques publiques. Les institutions participantes ont accès à un large éventail d’outils de travail et de ressources, y compris l’adhésion à une communauté de pratique en ligne d’institutions du monde entier qui se sont engagées à faire progresser l’égalité entre les femmes et les hommes par la mise en œuvre du Sceau.
Plus de 75 institutions publiques de cinq régions et 27 pays de différents secteurs mettent en œuvre le Sceau de l’égalité entre les femmes et les hommes pour les institutions publiques. N’hésitez pas à nous contacter si vous souhaitez en savoir plus.
